mercredi 4 janvier 2017

Motordrome : les jeux du cirque

L'incroyable aventure de ces gladiateurs de la route moderne prend naissance  à l'aube du XX éme siècle aux États-Unis.



Le premier circuit réalisé fut le Los Angeles Motordrome, construit en 1910. Incliné à 45° il s'inspirait directement des vélodromes européens.

D'autres passionnés se mettent à construire des anneaux de vitesse en bois, ovales, pour permettre à des coureurs téméraires de se jauger dans l’arène. L'utilisation de ces pistes perdurera jusqu'au début des années 30. Les coûts exorbitants d'entretien et la nécessité de rénover intégralement les circuits tous les cinq ans eurent bientôt raison de ces épreuves.


Les motos de l'époque étaient plus semblables à des vélos équipés de puissants moteurs. L’absence de frein et des pneus de bicyclette étaient les ingrédients de spectaculaires courses. Les motodromes originels perdurèrent jusqu'à la fin de la Première Guerre Mondiale. D'une longueur moyenne de ¼ de miles les tours complets se réalisaient en quelques secondes, dans d'abominables conditions de sécurité. Le nombre de blessés et de victimes parmi les pilotes, mais aussi la foule, les remirent en question. Trop dangereux il reçurent même le surnom de Murderdromes par le New York Times.

Ils furent bientôt remplacés par des circuits plus long (1 à 2miles), les Board Tracks.




Sur l'image ci dessous on peut admirer la mise en scène (voir les visages souriants) d'un chute sur un Board Track. À l'époque, hormis les grandes concurrentes Indian et Harley-Davidson, d'autres marques s’intéressèrent à ces courses et conçurent des motos aujourd'hui très recherchées. Parmi ces marques rares l'on peut citer Thor, Yale, Jefferson et tant d'autres.

La grande Dépression de 1929 signa l'arrêt de mort des Board Tracks. Les derniers grands circuits disparurent en 1932.


Ci dessous une photo d'une rare Harley-Davidson L17T proposée à la vente par Deus Ex Machina Australie (www.deuscustom.com).




Équipée d'un moteur bi-cylindres en V de 1000cc, la belle paraît prête à courir !



L'aventure continua toutefois mais sous une forme bien différente. Dés 1911 le premier Wall of Death apparut au parc de Coney Island dans l'état de New York. Directement inspiré des Motordromes il permettait de montrer un spectacle impressionnant et audacieux à un public subjugué.

www.belles-classiques.com motos


Yvonne Stagg réalisa des sessions incroyables, elle fut la seule propriétaire féminine d'un mur de la mort, dans l'Angleterre des sixties. Elle chevauchait sa BSA 500 dans cette arène de bois et, entrainée par les hurlements du public, ses prestations audacieuses s'enchainaient.

Cette attraction connut également ses heures de gloire en France, parmi les cirques qui sillonnaient le pays, avec le nom de Mur de la mort.

Le bas du circuit miniature commence avec une inclinaison à 45° pour atteindre bientôt les 90°. Le tout ressemble à un tonneau dans lequel des spectateurs abasourdis par les moteurs pétaradants voient évoluer une ou plusieurs motos. Pour qui l'a déjà vu le spectacle est impressionnant, le bruit, l'odeur de bois, des gaz et cette ambiance tellement particulière sont indubitablement très marquants.

Motordrome


Tombée petit à petit en disgrâce, quelques Murs de la mort restent encore malgré tout en activité, derniers héritiers des Motordromes d'antan.

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